Jeudi 27 Octobre s’est tenue la réunion de St Laurent du Var. Le Maire Joseph Segura a introduit la réunion en abordant les inquiétudes légitimes des Laurentins concernant ce projet. Il a rappelé les positions de la Mairie, à savoir une traversée en souterrain de la commune et du fleuve Var pour parvenir au Pôle d’Echange Multimodal (PEM) de Nice Aéroport, avec un consensus de la majorité et de l’opposition. Il a pris acte des difficultés pour la SNCF d’une telle solution et demande de voir les possibilités proposées par la SNCF. Il a exhorté les Laurentins de s’exprimer et que la Mairie serait à leur côté.
La SNCF a rappelé la nécessité générale du projet, et l’impératif du passage à St Laurent du Var : desservir le PEM de Nice Aéroport. Celui-ci étant en zone inondable, il ne peut pas être souterrain, et même si cette difficulté technique était résolue (ce qui est impossible administrativement), cela signifierait pour des raisons de pente, de prolonger au-delà du PEM, les voies nouvelles en souterrain puis tranchée, jusque dans la tranchée Mathis pour se raccorder aux voies existantes, ce qui est là encore périlleux techniquement. Dès lors le franchissement du Var ne peut se réaliser qu’en surface.
La 1ere solution pour la SNCF, pur exercice de forme a été d’étudier un passage des 4 voies en surface dans St Laurent, jusqu’au débouché du tunnel de la LNPCA à l’est de l’institut Tsank. Conséquences négatives considérables pour la commune, avec destruction de bâti, coupure urbaine aggravée.
Après discussion avec les élus, le consensus qui se dessine est un passage le plus au sud possible au niveau du quartier de la gare, et un souterrain pour les voies nouvelles le plus rapidement possible en venant du Var, en profitant des rampes maximales d’une ligne voyageur sans fret, à 3.5% : ce souterrain est possible dès l’avenue du Général de Gaulle, au niveau de la gare actuelle. Deux solutions sont alors possibles pour les voies existantes à décaler au sud :
- en estacade (viaduc) sur laquelle serait rétablie la gare, solution initiale de la SNCF, avec rétablissement d’une transparence urbaine en dessous, le PEM de St Laurent, et le passage Moati « à plat »
- en enfouissement, mais moins que les voies nouvelles, car la ligne existante doit rester compatible avec le fret, à 3.5m de profondeur. Le gabarit ferroviaire étant de 7m, une plateforme urbaine serait construite par-dessus les voies, avec un PEM, potentiellement un parc, des bâtiments, et une nouvelle centralité urbaine à St Laurent. Cette solution aurait la préférence des élus.
Dans tous les cas, aucun bâtiment au nord n’est touché. La N7 (dont les emprises deviendront ferroviaires) est supprimée sur quelques centaines de mètres et des rabattements routiers vers le bord de mer (2×3 voies) seront réalisés. Les emprises ferroviaires actuelles sont restituées à la commune.
Deux solutions pour franchir le Var :
- un nouveau viaduc au nord de l’existant
- un viaduc ferroviaire remplaçant l’actuel viaduc de la N7, avec des enjeux de diminution de la circulation routière via les transports en commun auxquels la Métropole réfléchit sérieusement.
Les interventions du public sont revenues sur l’impossibilité du souterrain complet, les conséquences de la suppression de la N7 ou la vitesse des TGV à St Laurent (90km/h compte tenu de l’arrêt systématique à Nice Aéroport). La SNCF a illustré les principes généraux avec des photomontages et synthèse 3D de ce que pourraient être les différentes solutions. Un intervenant a pointé que le quartier était sacrifié, cerné de multiples infrastructures de transports, pointé le problème des déblais à extraire, et s’est positionné pour le passage enfoui et au sud dans St Laurent et pour la traversée du Var. Les conditions ultérieures du passage du tram vers Cagnes sur Mer ont aussi été abordées.
Globalement, la réunion a été constructive malgré les longues interventions de la SNCF, pour expliquer un projet pas facile sur cette commune. Il est remarquable que le public, plutôt que de s’opposer frontalement au projet comme c’est le cas dans des communes moins touchées, ait avant tout cherché à comprendre et se positionner sur les différentes variantes.
Rémi QUINTON
Association TGV et Développement Var Nice Côte d’Azur