Mercredi 12 octobre 2016 a eu lieu à La CRAU la première réunion publique de la nouvelle phase de concertation du projet de la nouvelle ligne Provence Alpes Côte d’Azur (LNPCA) pour le département du Var. Après une présentation complète par SNCF Réseau du projet et du processus de concertation, la parole a été donnée aux élus et au public ; le Maître d’ouvrage répondant aux différentes interventions.
Plus de 300 personnes étaient présentes dans la salle dont une partie importante était opposée au projet contrairement aux réunions de Nice et de Marseille. Pourtant, le Var est très peu concerné par la Priorité 1, mais certains participants étaient inquiets quant aux impacts de la Priorité 2 alors que le Maître d’ouvrage rappelait que la Priorité 2 n’était pas envisagée avant 2030. Il ressort, malgré tout, des discussions que les travaux de la Priorité 2, d’Est-Var à l’ouest des Alpes Maritimes, pourraient peut-être pouvoir être accélérés, à commencer par les études, si c’est une demande qui ressort de la concertation. Elle pourrait alors être soumise à la gouvernance du projet. Une demande en ce sens a déjà été faîte par de nombreux élus, notamment dans l’est Var. Selon nous, il faut persévérer dans cette démarche. Des intervenants ont demandés des précisions sur l’aménagement varois de Priorité 1, à savoir un saut de mouton à la bifurcation de la Pauline vers Hyères et 4 voies à quai en gare. Deux variantes sont proposées, selon que la voie de Hyères passe dessus ou dessous les voies principales Nice-Toulon, avec des conséquences différenciées sur le bâti, les surfaces agricoles, le coût et la complexité des travaux.
Après un débat public important en 2005 et plus de 10 ans d’information continue qui se sont traduits par des milliers de pages alimentées par de nouvelles études et de nombreux échanges lors de différentes réunions, il est surprenant de constater que certains intervenants feignent de ne pas connaître le projet, encore plus surprenant quand cela vient de personnes travaillant sur ce dossier depuis plus de 10 ans. Beaucoup d’intervenants ne prennent même pas la peine de donner une cohérence à leur opposition et font feu de tout bois avec tous les arguments possibles. Il a même été entendu que la réalisation des lignes LGV à partir des années 70 avait été une absurdité. Les auteurs de telles réflexions ne se posent pas la question de savoir comment nous nous déplacerions aujourd’hui si ces lignes n’avaient pas été réalisées et comment se déplaceront nos enfants et petits-enfants, si on écoutait les propositions faites aujourd’hui par le Sénat, ou hier par la Cour des Comptes, de ne plus faire ce type d’investissement. A noter tout de même que toutes ces concertations, même si certains contestent ce terme, ont notablement fait avancer le projet que ce soit sur le fond mais aussi sur les tracés.
Il a été aussi tout de même rappelé par un intervenant que ce projet était nécessaire vis-à-vis de l’Environnement, en effet il est constaté que sur tous les 1,5 millions de déplacements effectués par jour entre les communes du corridor Marseille Vintimille disposant d’une gare, seulement 50 000 le sont par le train. Une Ligne Nouvelle est donc indispensable pour répondre, via le train, à cette demande de mobilité ! On voit bien qu’il y a de nombreuses explications à fournir encore pour éviter le réchauffement climatique que nous vivons et qui s’aggrave, faute d’agir rapidement.
A noter que cette réunion n’a pas donné lieu à débordements comme cela avait été le cas jusqu’à présent dans le Var. Un signe qui, au-delà de la virulence de certains propos, la nécessité et l’opportunité de cette Ligne Nouvelle gagnent les consciences.
Alain PATOUILLARD
Association TGV et Développement Var Nice Côte d’Azur